samedi 7 mars 2015

Malaisie 2- Philippines "visayas"


8h de vol, 3h de décalage horaire et nous voici de retour à Kuala Lumpur où la chaleur et les odeurs bien familière à l'Asie nous embrassent dès notre arrivée. Nous retournons à birdnest 2 guesthouse où nous avions séjourné la dernière fois et le patron nous accueille avec le sourire. 

Nous y rencontrons pleins de voyageur en transit à KL et les conversations vont bon train autour du voyage et de la vie en général.
Le lendemain,  nous allons chercher Michel et Marie, les parents de Remy à l'aéroport.  L'attente est longue, mais finalement ils arrivent avec leurs petits sacs à dos, prêts pour la grande aventure.

Pour eux la guesthouse,  qui est plutôt un logement de baroudeurs, est une grande première. Nous commençons en douceur, leur chambre a la clim et malgré les toilettes-douches commun, l'ensemble est plutôt propre comparé à certains endroits où nous sommes passés.

La première soirée se fait autour d'un verre de pastis et de saucisson et toute la guesthouse en profite aussi . Nous faisons la connaissance d'un couple d'une quarantaine cinquantaine d'années qui a vendu leur maison en Australie il y a quatre ans pour prendre la route du voyage. 

Le lendemain est consacré à la visite de kl que nous faisons après un déjeuner dans un bouiboui du coin pour goûter quelques saveurs asiatique. 




La ville n'a rien de fantastique mais c'est une bonne transition pour les Philippines. Nous en profitons aussi pour acter notre voyage aux Philippines (et non en Indonesie comme prévu à la base) avec l'achat de billets d'avion pour Manille et puis d'un deuxième Manille - Cebu pour se rendre directement au sud du pays.


Nous arrivons de nuit à lapu lapu ( aeroport de cebu ) et nous rendons directement à l'hôtel réservé en ligne,  pas donné mais bien placé car près de l'aéroport.

La ville, comme beaucoup de villes d'Asie,  grouille d'un joyeux bordel fait de bruit de "trycicle" tucs tucs locaux, d'enfants,  de voitures,  d'aboiements,... Bizarrement cette ambiance chaleureuse est plus rassurante que les villes propres et rangées d'Australie.
Le lendemain nous décidons d'aller voir la "white beach" de l'île avant de rejoindre Marion et Rachel, deux amies de remy, au port de Cebu. On va manger dans un autre petit bouiboui un petit déjeuner fait de viandes fries, de nems, de pâtes au porc et autre produits fries, puis on cherche la plage aux hasard des rues.  On se fait accompagner par des vendeuses locales, puis un mec nous amène en voiture à un autre endroit nous expliquant qu'ici toutes les plages sont privées.  En effet nous devons payer quelques pesos pour accéder à une plage murée sans grand intérêt mis à part celui de nous rafraîchir un peu.

Quelques heures plus tard,  nous sommes dans le bateau pour l'île de Bohol avec les filles (500 pesos avec clim, 400 sans). Rachel, qui a un itinéraire de voyage très bien étudié en comparaison au notre (quasi inexistant),  prend les choses en main. Nous nous rendons dès notre arrivée à nuts huts guesthouse, au milieu de Bohol.  Nous arrivons de nuit et le taxi nous laisse devant un sentier de terre.  Nous voilà donc tous les 6 avec nos sacs à dos et nos lampes de poches avançant dans la nuit sur un chemin un peu caillouteux.  Après une quinzaine de minutes et quelques marches nous debarquons à la guesthouse et réussissons à négocier que 3 dorment dans une chambre (environ 1600 les 3) et 3 autres dans le restaurant,  sur un matelas à la belle étoile (300 par p) .










Le lendemain nous découvrons le paysage qui nous entourent.  La guesthouse est installée dans une vallée verdoyante de palmiers. Une rivière passe au milieu et les femmes du coin y viennent faire leur lessive et leur toilette.






Le jour suivant, nous sommes allés avec les transports locaux voir les tarsiers, des primates tout petits qui dorment le jour et vivent la nuit. Ils ont besoin de plusieurs hectars chacun, et une fois par an, à la pleine lune, les femelles viennent visiter les mâles dans leur territoire et se font accepter ou non. Après la fécondation,  elles portent le petit 6 mois dans le ventre,  s'en occupe 6 mois avant qu'il aille à son tour se trouver un endroit pour vivre sa vie de solitaire. La particularité de cette espèce est aussi qu'ils ne peuvent pas vivre en captivité car cela les angoisse tellement qu'ils retiennent leur respiration jusqu'à ce que mort s'en suive. Un des français rencontré me disait "c'est quand même un peu bête de mourir comme cela" mais d'un autre côté c'est aussi super efficace car depuis ils vivent libres...peut être sont ils seulement des kamicaz de la liberté!




Après cela nous sommes allés voir les fameuses chocolates hills, sortes de petites montagnes.




Le jour suivant nous repartons par la rivière pour rejoindre .. où nous prenons un bus local pour rejoindre le port.

Dans le bateau pour siquijor (910 par personne) nous rencontrons Roxane, une française en voyage pour 3 mois. Arrivée à siquijor,  nous prenons un trycicle et nous rendons directement à Casa Miranda guesthouse (500p pr 3).




La guesthouse est tenue par une petite famille locale et donne directement sur la plage.






 Le lendemain,  nous louons des scooters et partons tous les 7 découvrir l'île.  Nous passons par le grand arbre et le bassins à poissons qui vous viennent manger les peaux mortes des pieds, une petite église du coin, nous nous arrêterons manger sur la plage de ... avec ce que nous avions acheté au village précédent,  puis nous rendons aux cascades.









Le jour suivant, les filles repartent poursuivre leur itinéraire et nous restons deux jours de plus à la czars guesthouse (500p la double) pour organiser la suite du voyage. Nous en profitons pour visiter les terres intérieurs de l'île en scooters.  Nous traversons des petits villages où les habitants nous accueillent avec des sourires et traversons des paysages super chouette.





Après deux jours à galerer entre les oscillations des prix des billets et nos banques (ing) qui ne nous facilitent pas la vie, nous decidons d'abandonner le projet de palawan et coron pourtant si réputé. 

Nous prenons donc la route de Apo island,avec ferry (150p par pers), trycicle jusqu'à malatapay puis ferry pour apo (600p par pers). En attendant ce dernier, nous arpentons le petit marché local du port.









A un moment une jeune maman philippine tenant sa petite fille dans les bras arrive paniquée vers les gars du port en leur demandant d'appeler une ambulance.  Il fait très chaud et sa petite, inconsciente,  convulse. Elle finit par monter dans un taxi qui part en se frayant une place dans la foule compacte du marché. A ce moment là on réalise que l'on est pas tous égaux devant les soins.


Apo island est une toute petite île. Ses rues etroites de terre battues et ses petites maisons en bambou lui donne un air tout à fait différent de ce que l'on a vu auparavant.  Ces habitants, principalement des pêcheurs,  se connaissent tous et sont très accueillants.  Chacun se salue, enfants et chiens courent dans les rues, certains conversent sur les bancs en observant les passants et l'ensemble donne un sentiment de convivialité envoûtant.




 Nous logeons chez maryse guesthouse et la propriétaire nous accueille ravie dans sa modeste maison faite de quelques chambres ( 500 dble avec salle de bain). La chambre et sommaire, et la salle de bain contient une poubelle d'eau pour la douche et un wc. Il y a quand même un ventilo mais qui s'éteint à 21h30 bien sûr. On est au top du confort pour les parents de remy!  Des hirondelles se sont installés en nombre au rez de chaussée mais elle les laisse car pour elle c'est un signe de dieu.

Sur toute l'île, l'électricité fonctionne avec un generateur au diesel de 16h à 21h30 et la vie nocturne s'organise en fonction de cela.

Les plages de galets ne sont pas incroyables mais les fonds marins sont riches en coraux et des tortues de toutes les tailles nagent tranquillement tout le long de la plage principale.










Les habitants de l'île se sont alignés sur les prix à quelques petites différence près.  Un repas coûte environ 150p, une location de masque et tuba 100p la journée,  etc. En règle générale,  l'organisation communautaire et la gestion du tourisme est très bien pensé. Ils ont assez de tourisme pour assurer un revenu économique et pas trop pour ne pas se faire envahir et colonisé par l'achat des terres et la gestion des hôtels par des occidentaux comme en Thaïlande.

Au niveau écologique,  ils sont aussi au top. Ils recyclent leurs déchets et les envoient sur le continent,  les bouteilles sont consignées, ils récupèrent l'eau de pluie et l'utilisent à bon essuan,  l'électricité est limitée et ils ont pour projet d'investir dans des panneaux solaires.  C'est eux qui pourraient venir faire des leçons d'écologie car leurs consommation en énergie est infiniment moins importante que la nôtre.

L'île nous conquis très rapidement.  Le contact avec les locaux se fait très sainement et naturellement et l'on se sent comme si l'on faisait parti du village.




On a rencontré un philippin très sympa, keken, avec qui on a longuement discuté.

Lui est arrivé très jeune sur l'île et y a grandit.  Il est allé au lycée en face, sur le continent et nous raconte en riant que tous les soirs, de son pensionnat, il pleurait en regardant son île au lointain. Puis il a été pêcheur sur l'île et a décidé de partir trouver du travail à la capitale Manille.  Mais las bas, il a finit pêcheur alors il est revenu sur son île. Il a ensuite passé son diplôme pour être professeur de plongée et à travailler dans le seul gros hôtel de l'île pendant plusieurs années avant de monter son commerce. Quand on lui a demandé s'il souhaitait avoir l'électricité non stop, il  nous a répondu que non, que sinon ca serait trop bruyant et qu'ils n'en avait pas besoin de plus.
Le seul soucis nous a t'il dit en riant,  c'est qu'à 21h tout le monde est couché et que du coup il y a beaucoup d'enfants!



Nous y restons trois jours, à nager, plonger, manger du succulent poisson frais accompagné de légumes et à admirer les couchers de soleil. De jour comme de nuit, déambuler dans la rue est un plaisir.  C'est un condensé de vie et une mini organisation où tout le monde a son rôle.  Les enfants vont chercher de l'eau au puit en rentrant de l'école et aide à décharger les bateaux,  certains hommes vont pêcher,  les petits ont un terrain de jeu formidable fait de plage, de tortues, d'animaux et d'autres enfants,  certains ont leurs petits commerces,  d'autres construisent,  d'autres poussent leur brouettes de bidons d'eau en trimballant un enfant dedans, etc.







La nuit tombant, quelques télévision s'allument et ceux qui n'en ont pas viennent regarder celle du voisin par la fenêtre entre ouverte. Les anciens et parents papotent sur les bancs, et les jeunes vont au billard ou au karaoké. Nous avons assisté à l'un d'entre eux, où une jeune philippine avec une superbe voix chantait du Céline Dion. Derrière les paroles qui défilaient, on pouvait voir un film de la vie sous marine de l'île.

Mais,  qu'ils soient au milieu d'une chanson,  d'un film ou d'une partie,  à 21h30 pfiouuuuuuu le village est plongé dans l'obscurité. Un "oooh" hilare semble montré que cela surprend encore et docilement chacun rentre chez soi, certains comme des chats sans lampes dans la nuit, d'autres faisant danser leurs lumières dans les rues étroites du village. En un quart d'heure le silence est complet, seulement interrompu par quelques coqs déréglés et par l'aboiement de chiens.

Le silence ne dure pas et dès 5h30, 6h du matin, le village s'anime de nouveau.  Les coqs enfin convaincus que c'est leur moment donnent l'alerte à qui va, les voix montent de partout,  les brouettes roulent de nouveau,  les enfants reprennent leurs jeux et l'ensemble vous empêche de dormir. Le samedi très tôt,  les habitants très croyants,  assistent à leur petite messe de quartier et des chants melodieux accompagnés de guitare viennent vous réveiller en douceur.




Bien entendu,  tout n'est pas si rose.  La vie est laborieuse,  le travail est limité sur l'île et les enfants doivent trouver ailleurs,  et niveau sanitaire,  keken nous disait que pour les problèmes de santé grave, c'est soit tu as les moyens et tu vas te faire soigner sur le continent,  soit tu y passes. Mais la majorité des gens que l'on a rencontré gardent le sourire,  et semble savoir profiter de ce qu'ils ont.

Nous y avons aussi rencontré une famille,  olga la russe et jean avec leur petite camille qui partent tous les 2 ans pour 4 mois de voyage. 


Après ces quelques jours dépaysants,  nous quittons l'île sur le bateau de keken, non sans un petit pincement au coeur. Keken nous dit au revoir et nous suit du regard jusqu'à ce que l'on disparaisse. 


Nous nous rendons ensuite à pagbilaran, pour une nuit à la nisa guesthouse (500p pr 2) avant de rejoindre l'île de pamilaran le jour suivant (1400 pr 4 avec bateau privé). Arrivés las bas nous nous installons dans des petites cahuttes en bambou,  très sommaire,  chez junior guesthouse (750 p par pers en pension complète).
Junior et sa femme sont adorables.


  Il viennent chacun d'un des côtés de l'île,  anciennement en compétition notamment concernant la pêche.  Junior a été dans un premier temps pêcheur de requins baleine. Il nous raconte comment ils attrapaient ces monstres de la mer de 15 mètres de long, les ramenait sur le rivage et les découpait avec l'aide de tout le village.  Ils les faisaient ensuite sécher et en revendait une bonne partie à l'international.
En 1996, la pêche aux requins baleines est interdite. Pendant un an, ils parviennent à continuer quand même mais en 1997, l'interdiction est totale et vérifiée.  S'en suit alors une période de reconversion difficile pour les habitants de l'île.  Ils passent de la pêche au gros, à la pêche au petit perdant un niveau de vie énorme. 
Quelques années plus tard,  il rachète les terres de son oncle et commence à développer ses bungalows.
Aujourd'hui ils ont 5 enfants de 22 à 2 ans, et les aînés ont pu faire des études contrairement à lui qui n'a pu aller que jusqu'au collège.

Bien que n'y étant jamais allé, il tient le même discours que les habitants d'apo sur le tourisme et le mode de vie local. Pour lui l'électricité, ici de 16h à minuit,  suffit pour l'utilisation qu'ils en font.  S'il y en avait plus,  l'île serait trop bruyante avec trop de karaoké. Il pense aussi que le tourisme doit être limité et nous dit que la raison principale est la préservation environnementale. Il se satisfait de sa vie actuelle, il a peu de clients mais cela lui permet de prendre le temps avec chacun et lorsqu'il n'y en a plus, il va voir son cousin et ils partent à la pêche ou autre.

Cela me rappelle la légende du pêcheur qui se reposait sur sa barque sur la plage.  Un homme vient et lui dit " tu sais, si tu pêchais plus de poisson, tu pourrais acheter un plus grand bateau", il lui répond "oui mais pour quoi faire? " "et bien pour pêcher plus de poissons et avoir un bateau encore plus grand" "et après?" " après tu pourrais employer des gens et toi tu n'aurais plus à travailler,  tu pourrais te reposer" "  c'est ce que je suis entrain de faire" lui répond le pêcheur.

L'île est assez différente géographiquement de celle d'apo bien que la population soit équivalente.  Les plages sont très belles, le sable blanc,  l'eau turquoise mais les fonds moins beaux.











 Les habitations sont très éparpillés.

Nous avons aussi assisté à un combat de coqs qui a lieu tous les dimanches sur la place publique.



 Les femmes vendent des brochettes de viandes et des pattes de poulet et les hommes apportent leurs coqs, les sous pèsent, les comparent et en choisissent deux d'envergure egale. Ils n'affrontent  jamais des coqs de voisins ou de gens de même famille. Les paris sont lancés et l'on accroche des lames longues et aiguisées à l'une des pattes du poulets. Ils sont placés au milieu de l'arène faite de barbelé et de bois et c'est parti.  Le public,  principalement masculin, est déchaîné. Le combat peut être très rapide et en 20 secondes s'achever sur la mort d'un des deux poulets qui finira en soupe. Il peut aussi durer quelques longues minutes où les pauvres coqs se battent jusqu'à épuisement et que l'un d'eux ne tiennent plus sur ses pattes.  S'ils peuvent être soigné,  ils resteront en convalescence dans des sortes de youpala version poulet,  et repartiront au combat quelques semaines plus tard.



L'île est aussi réputée pour ses dauphins que l'on peut voir d'un bateau au petit matin (350p par pers). Ceux que nous avons vu étaient une bonne cinquantaine, de taille petite mais qui leur permet de faire des sauts à la flipper et de nager super vite.  C'était magique!


Nous y passerons 3 jours.








 Certains, comme Andre et Margot, un couple nicois retraité, y passent trois mois. Ils ont aménagés un des bungalow,  y apportant des petites touches de confort qui profitent aux autres touristes quand il n'y sont pas. Margot fait son jogging tous les trois jours dans le sable,  lui sa gymnastique et tout deux nagent plusieurs fois par jour.