samedi 3 octobre 2015

Retour en France


Mon retour a été, il faut le dire, plus difficile que je ne le pensais. Tout d’abord, rentrer sans Rémy alors que nous avions partagé 1 an et demi 24h sur 24 fut déstabilisant.

Je passais d’une liberté et spontanéité totale à une organisation serrée, où l’été devait être planifié pour répondre aux attentes de chacun (y compris les miennes) et aux obligations de la société.
La première semaine, j’avais l’appétit coupé et le moral bien atteint. « Et maintenant quoi ? »
Heureusement je retrouvais les proches mais je n’avais pas l’état d’esprit pour en profiter totalement.
Bientôt Rémy me rejoignait et lui aussi perdit l’appétit. Le retour nous prenait comme un tsunami alors que nous voguions sur un lac tranquille et paisible… nager ou couler, voilà ce  qu’il nous restait.

Voici maintenant 2 mois et demi que je suis rentrée et un peu moins pour Remy. Après deux contre coup difficile, cela va mieux grâce au soutien de tous nos proches. Nous recherchons du travail et un chez nous pour planter notre arbre, car c’est avec l’arbre que l’on construit la pirogue !



Ceux qui rentrent de voyage comme celui-ci disent que l’on met environ la moitié du temps parti pour se « ré-adapter ». Nous verrons bien.

En tout cas, quoiqu’il en soit, jamais nous ne regretterons cette expérience incroyable, enrichissante, apaisante, et difficilement exprimable. Ce que nous avons gagné, dans nos esprits et pour notre couple n’a pas de prix. 

Si vous vous tâtez à partir, à faire l’expérience du « détachement », de la liberté d’espace et de temps, nous vous disons : allez-y ! Mais surtout ne planifier pas trop votre voyage, laissez la place à l’imprévu et réduisez au maximum les contraintes d’organisation.

Nous vous laissons à présent à vos rêves et vos vies, à vos voyages géographiques comme spirituels sur ce petit extrait de mon carnet, écrit en Nouvelle Zélande lors d’un de nos meilleurs moments du voyage.


« Le 08 juin, Gibbson Valley, Nouvelle Zélande, 


Il a fait super froid cette nuit. J’ai même rêvé que j’avais le buste qui gelait et quand je me suis réveillée dans la nuit, j’avais le buste en dehors de la couette, gelé en effet ! Cette fois ci nous avions mis nos affaires dans le sac du duvet, dans le lit. Au réveil, tout était glacé dans le van : les vitres, le toit, la lente de l’appareil photo malgré qu’il était dans sa pochette, dans la boîte à gant. La batterie de l’appareil était à 0 à cause du froid. […]


Mais malgré cela, une fois habillés et dehors, on était bien avec notre café. Heureux. On a repris la route en faisant un petit coucou en partant au gars du van. Un coucou qui voulait dire « On a eu froid, mais on est content de cette vie, de cette beauté de la nature… bonne route l’ami, vive la liberté, vive la route ! ». On a pris la direction du Mont Cook…incroyable, de toute beauté ! Ces montagnes gigantesques enneigées, ce lac et ces rapaces volant au-dessus de tout, rois de la wild, de la liberté…
Chaque parcelle de cette route était magnifique, majestueuse, somptueuse… et même en y étant, on avait envie de s’y plonger encore plus, dans ce cadeau de la nature, cette richesse du moment et de chacun ayant mené sa destinée jusqu’ici. […]


Voilà, c’est chouette, beau et froid mais on profite à fond. On est dans l’instant, dans l’improvisation des journées et c’est ce qui fait que l’on se sent bien et en lâcher prise. C’est dans l’instant qu’est le bonheur mais dans l’instant improvisé, celui qui arrive sans prévenir, sans planifier. C’est dans la découverte de chaque paysage, l’observation de chaque rapace, le doux roucoulement du moteur que l’on trouve la sérénité. Et cela doit être possible dans le quotidien à condition de laisser place à l’instant et de le contempler.

Dur défi pour notre société actuelle celui de faire confiance au destin et de se laisser guider par sa petite voix intérieure, son étoile, sans chercher à construire le bonheur. Celui-ci ne se crée pas à la sueur de longues années de labeur, il est, simplement il faut savoir le voir. Et la difficulté est qu’il fait partie d’un tout, loin de notre idéale vision de la perfection. Mère nature nous l’apprend car elle est perfection et elle est instant… et pourtant ses animaux se tuent les uns et les autres, se donnent la vie et font preuve de compassion comme ils savent être sadiques et égoïstes. Chacun lutte pour sa survie et l’ensemble des réussites et des échecs fait que l’ensemble existe.

Si demain, aucun animal ni plante ne mourrait, ce serait la fin de l’existence. Et de la même manière que le jour fait place à la nuit, et l’hiver au printemps, nos larmes font place à nos rires et nos bonheurs à nos malheurs…

Et j’écris cela dans un confort sommaire, les pieds froids sous 4 duvets et pourtant… je suis heureuse en cet instant. Dans ces périodes-là, j’ai la confirmation que le bonheur n’est pas dans le matériel, ni dans l’abondance. Il est dans l’indispensable vrai, à boire, à manger, à aimer, à contempler, à partager.

Cette bouffée de nature et de liberté nous a permis de nous retrouver et nous sommes bien de nouveau.

Le retour me stress un peu car les deux mois d’été ne laisse guère de place à l’improvisation et à l’instant. Mon challenge sera de les vivre quand même et de ne pas me laisser avaler par le train des obligations de ma propre conscience et de celles des autres. »

Merci à vous tous qui avez suivi notre blog, à vos pensées lointaines et bienveillantes et à la manière dont vous nous avez compris à notre retour, et retrouvé comme si nous nous étions quitté la veille.

Et enfin, bonne route aux voyageurs, qui viendraient picorer des informations comme nous l’avons fait sur d’autres blogs. Que votre route soit aussi belle que fut la nôtre, et que les difficultés comme les bonheurs vous amène à vous trouver.

Flora et Rémy

jeudi 1 octobre 2015

COSTA RICA



Très en retard, suite et fin du blog 

Après avoir rendu notre petit van chéri, nous sommes allés à l’aéroport pour prendre nos trois vols nous amenant au Costa Rica. Manque de bol, nous avions un changement aux EU qui complique bien les choses : visa obligatoire, adresse obligatoire (même si nous n’y passions pas la nuit) et obligation de montrer tous nos billets y compris ceux de retour en France. 

Nous y sommes finalement arrivés et avons profité d’une journée à Los Angeles pour visiter la ville. Chose amusante, nous avions pris le vol le 23 juin à 11h15 de Sydney et après 15h de vol, nous arrivions le même jour mais à 8h du mat ! Petit voyage dans le passé !

Hollywood n’a rien à voir avec l’image (naïve) que nous en avions : aucun immeuble grandiose, ou quartier incroyable où se promène un public de luxe !

Le jour suivant nous arrivions à San Jose où nous avons posé nos valises pour deux jours ( hostal del parque), épuisés. 

Un peu reposés, nous nous sommes rendus à Puerto Jimenez ( guesthouse Oro Verde 16 € la double ) afin de pouvoir partir randonner dans le célèbre parc du Corcovado. Avant cela, nous sommes allés en canoë faire un petit tour dans les mangroves et guetter le crocodile.




Puis le lendemain, nous étions partis pour 2 jours de marche et une nuit dans la jungle (273 dol pour 2 pour les 2 jours). Contrairement à ce que nous pensions, la jungle n’était pas si dense que cela. Par contre, nous avons eu la chance de voir énormément d’animaux grâce à notre guide qui, à l’odeur, les repérait de loin (4 espèces de singes, tapirs, familles de ratons laveurs, oiseaux divers dont perroquets et toucans, fourmiliers, grenouille vénéneuse, sangliers,…).














Les paysages étaient beaux et sauvages, surtout les plages.
Ce qui était assez exceptionnel, c’était cette impression de marcher dans un endroit que l’homme n’avait pas encore dévasté et de réaliser la richesse de la faune et la flore, et la manière dont chacun se fait sa place, animaux comme végétaux.  Et puis, se faire réveiller au bruit des singes hurleurs et de la jungle qui se réveille n’a pas de prix !

Après ce parc, nous nous sommes rendus au très célèbre Manuel Antonio, méga touristique mais de toute beauté niveau paysage ! Là aussi la faune abonde mais les ratons laveurs viennent vous manger dans la main, voir la main s’il n’y a rien dedans, tellement ils ont l’habitude (mauvaise) de se faire nourrir. Nous y avons vu aussi des paresseux… qui dormaient bien évidemment. C’est aussi las bas que nous avons rencontré Marie et Julie que nous avons rejoint par la suite à Jaco.









Après Jaco, nous nous sommes rendus au Tortugero, côté Caraïbes. Las bas, nous avons encore fait du canoë à la découverte du parc puis une petite randonnée dans le coin.










Nous avons fini notre itinéraire à Puerto Viejo, où nous avons fait la connaissance d’un corse, Christophe, super sympa. Nous nous sommes baignés, promenés et reposés.






Puis l’heure du retour a sonné pour moi et nous sommes rentrés à San Jose. Remy, qui était rejoint le  jour de mon départ par son frère et sa sœur, m’a laissé à l’aéroport pour que je prenne l’avion qui me ramenait en France, ou plutôt en Suisse, chez mon frère.

Ce que nous retiendrons du Costa Rica  c’est le contact privilégié avec la faune et la flore sauvage. C’est un pays assez cher pour le voyageur backpacker mais qui vaut tout de même le détour.



Ca y est ! C’est le grand retour pour Flora, malheureusement elle devra rentrer seul car les frangins me rejoignent pour 3 semaines de voyage à travers la moitié nord de ce beau pays. Une fois l’au revoir plein de tristesse et la douane passée, il me faudra patienter 8 longues heures avant l’arrivée de Yannou et Nana puis 2 heures de retard supplémentaire … normal ! 



Ils arrivent enfin, frais comme des gardons, tout content d’avoir fini ces 40 heures de vol et d’attente  fatigante et sont impatient de commencer ce premier grand voyage loin de la France, de leur repère  et qui plus est, dans une langue étrangère. 
Étant donné qu’il n’y a plus de bus public, nous prenons un taxi (25 dol) pour retrouver notre hôtel au centre de San José. Nous avons passé deux petites journées dans la capitale afin qu’ils se remettent complètement du décalage horaire et  goutent pour la première fois au plat local, le casado (riz, been, poulet/porc ou poisson, banane flambé et salade)

Ensuite nous avons pris la route pour santa Elena, levés à 5 h du mat, encore endormis, nous arrivons à la gare routière de San José à 5h30, le bus partant à 6h. « Plus de place » nous dit le conducteur de bus … « ah noooon !!!! Pas possible !!! » Par la suite, un gars nous accoste et nous propose de nous y amener pour 35 dol (un peu plus que le bus pour 3). Il nous sort tout son blabla : je dois y aller de toute manière etc … je lui fais répéter 3 ou 4 fois « 35 dol pour tout le monde » l’histoire d’être sur et nous embarquons pour ne pas attendre le prochain bus de 14 h. une fois arrivés à destination, il nous demande 35 dol par personne ! Et voilà ! La première grosse arnaque en 1 an et demi réussite à nos dépends. 
Bref après avoir gueulé et s’être bien défoulé sur lui, tu ne peux pas faire autrement que payer. 

Santa Elena est un petit et magnifique village niché dans la montagne et entouré de jungle sur laquelle on peut observer, si les conditions sont réunies, la mer de nuage.


Malgré ce mauvais départ nous profitons quand même de Santa Elena pour faire une rando nocturne, un peu attrape touriste mais sympathique à faire. Puis le lendemain, nous allons faire la extrem canopy tour, une sorte de gigantesque parcours de tyroliennes à travers la jungle. Puis nous finissons par une rando dans le parc national santa Elena. Nous y avons croisé aucuns animaux mais pas mal de gros insectes. La jungle y est étonnamment dense, verte et belle a contempler … en bref une bonne ballade que nous avons fini sous un déluge de pluie.











Nous prenons ensuite la route du volcan Lafortuna. Nous sommes allés  dans une superbe petite guesthouse familiale et la moins chère que nous ayons trouvé au Costa Rica, 6 dol par personne pour une chambre privée. Nous rencontrons Frank avec qui nous passons les 2 jours suivant. 
Les frangins ont pu découvrir ce que sont les sources thermales, en l’occurrence une rivière d’eau chaude. Nous y avons passé deux soirées à siroter l’alcool local bien au chaud dans l’eau. Nous avons fait une petite rando au pied du volcan et avons profité du beau temps puis nous avons fini Lafortuna par un rafting de classe 4/5.






Ensuite nous avons pris la direction de Liberia, ville pas très intéressante malgré le festival de l’indépendance qui se déroulait le même jour.



Après une bonne journée de bus et un ferry, nous arrivons à Montezuma où nous sommes restés 3 jours à bronzer et profiter du décor. 









Puis nous sommes allées à mal pais où nous avons profité de la plage. Avec yannou, nous nous sommes essayés à un cour de surf. 









Après une journée à Jaco, nous sommes allés au parc national Manuel Antonio où je savais pouvoir voir plein d’animaux. Yann et nana ont pu alors voir la faune locale que nous n’avions presque pas eu l’occasion de voir depuis leur arrivé. 
Nous avons échappé de peu à un raton laveur s’essayant au vol de sac.







Après une longue journée de marche, nous avons enchainé bus, shoping et pris la direction de l’aéroport de San Jose pour prendre l’avion nous ramenant en France. C’était parti pour la dure réalité du retour.